Il est aussi ici :
N’importe
quel trou
N'importe
quel trou
où
il n'y a pas d'ami
ailleurs
que dans le verre
pas
de femmes
et
pas d'hommes
ou
alors
se
passant le relais de la vie
de
soi à soi
dans
le secret
de
ventres
seuls
pas
de souris
pas
d'hommes
s'injuriant
le latin
est
cette langue morte
qui
bouge encore insulte encore ne goûte
plus
les
saveurs pas d'amis
ne
me donnez plus d'amis
dit-elle
j'ai
trop aimé les détails de leurs mains
écouté
leurs chansons en passant
mesuré
cent fois en vain leurs passages
dans
le couloir carrelé
et
chaud
plus
de confiance
dit-elle
encore
par-devers
elle
tenues
fermées
ses
lèvres froides
le
juge est parti
elle
n'a que son histoire
à
jeter dans l'arène
à
pensées
elle
voudrait relever la tête
être
belle un peu
ou
mignonne
au
moins mignonne
et
trouver les astuces
pour
répondre à son corps
qui
ne veut plus rien dire
le
juge va revenir
tout
blanc le juge
et
sous le bout de ses mains de poudre
les
ongles
et
dehors les aiguilles
sucre
liquide empoisonné
comme
tous ceux qui s'apprêtent à mourir
elle
se raconte une histoire
comment
ne pas confesser sa vie
de
souris
blanche
blouse et boutons blancs
le
juge en costume de science
enfile
ses gants de plastique
un
jardin
dit-elle
tout bas
un
muret – pas trop loin – le sillon
de
la route
une
maison de banlieue sale
un
trou
dans
le canapé
pas
si grand
un
tout petit trou
de
souris
pour
exister quand même s'acharner
jusqu'au
vide amener un corps issu du vide
du
latin da coda da capo
de
la tête à la queue
et
un trait de scalpel –
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